Ce mois-ci, nous avons suivi notre chef de cave Hugues Forget à Sancerre. Vignoble dynamique à fort potentiel, il compte de nombreux domaines de renom comme Vacheron, mené par deux cousins passionnés : Jean-Dominique et Jean-Laurent. Découvrez l’histoire de ce vignoble familial façonné par 3 générations de producteurs et dont les cuvées font partie de notre sélection coups de cœur.

De gauche à droite : notre chef de Cave Hugues Forget, en visite au domaine Vacheron avec Jean-Dominique Vacheron.

En tant que chef de Cave, pourquoi avez-vous choisi de nous emmener sur les terres du domaine Vacheron ?

H. Forget : Je compare souvent notre sélection Cave à un nuancier de couleurs ; nous essayons de proposer des styles variés et complémentaires pour pouvoir satisfaire tous nos clients. Dans ce sens, le domaine Vacheron a su rapidement se démarquer. Au fil des années, Jean-Dominique et Jean-Laurent ont développé une identité forte que l’on retrouve aussi bien dans leur palette aromatique que dans leurs méthodes de vinification. Ils sont également soucieux de s’améliorer. Cela se ressent dans leurs cuvées de grande qualité, et ce malgré des années parfois difficiles.

Jean-Dominique, vous dirigez avec votre cousin le domaine depuis plus de 16 ans. Pouvez-vous retracer pour nous son histoire ?

J-D Vacheron : Le domaine Vacheron est avant tout une histoire familiale, héritée de mes grands-parents qui pratiquaient à l’époque la polyculture. Mon grand-père a transmis à mon oncle sa passion pour le vin. En tant que présidents de l’appellation Sancerre, ils ont tous les deux largement contribué à sa définition.

Dans les années 70, mon père et mon oncle ont repris ensemble l’exploitation en faisant le choix de se consacrer uniquement à la culture de la vigne. Ils ont défriché et replanté des terrains hérités qui étaient inexploitables en l’état, agrandissant ainsi le domaine de 1 à 49 hectares..
Je leur ai succédé en 1993, puis mon cousin Jean-Laurent m’a rejoint à plein temps en 2000. Ensemble, nous avons continué de le développer. Notre priorité était bien sûr de conserver une exploitation à taille humaine, en gérant conjointement l’ensemble des tâches, à la vigne comme à la cave.

 

 

Quelles sont les principales caractéristiques du domaine Vacheron ?

J-D Vacheron : Nous avons la chance d’avoir un terroir magnifique, avec des beaux côteaux et des lieux-dits intéressants. Depuis toujours, nous cherchons à cultiver nos différences. Nous étions par exemple les premiers à Sancerre à croire à la biodynamie et avons progressivement converti tout le domaine.
Notre philosophie a toujours été de donner la priorité au travail de la vigne. Chaque parcelle est pour nous un individu différent, définie par une exposition au soleil et une qualité du sol qui lui sont propres. Nous devons donc nous y adapter en permanence.
En cave en revanche, nous intervenons le moins possible. Nous nous limitons aux pratiques anciennes et réduisons au maximum les produits intrants.
Les rendements obtenus sont donc plus réduits mais ils restent suffisants pour ne proposer que le meilleur.

 

 

Comment définiriez-vous votre style ?

J-D Vacheron : Il s’est affirmé au fil du temps et des générations. Nos vins sont assez droits, purs, mais avec de la chair. Un Sancerre est souvent marqué par un creux en milieu de bouche, caractéristique du Sauvignon. En choisissant de ne pas débourber les vins, nous avons réussi à le combler, à lui apporter de la matière tout en gardant son aspect aérien et sa fraîcheur.
Le style Vacheron est le fruit d’un long travail d’observation, d’apprentissage, mais aussi d’une recherche constante. A chaque millésime, nous n’hésitons pas à tout remettre en question. Notre savoir-faire n’est jamais figé, il est toujours appelé à évoluer.

Parlez-nous de votre cuvée, comptant parmi les coups de cœur de notre chef de Cave.

J-D Vacheron : En blanc, nous produisons des vins tendus, droits mais avec de la matière et de la complexité. Le millésime 2017 est intéressant car c’est un vin très fin, bien équilibré avec une belle acidité sphérique et une matière discrète. Dans sa construction et sa finesse, il se rapproche énormément d’un 2011.

H. Forget : Cette cuvée peut se déguster dès à présent ou être conservée encore plusieurs années. En bouche, on retrouve la fraicheur, la minéralité, de belles notes de fleurs, de genièvre et d’agrumes sans pour autant être sur l’acidité. C’est un vin très accessible gustativement, idéal pour accompagner un apéritif ou un dîner entre amis, sur des poissons et crustacés par exemple.