Julien, sommelier à La Cave de La Grande Epicerie Rive Gauche
Julien, sommelier à La Cave de La Grande Epicerie Rive Gauche
 
 

Quel est votre parcours ?


J’ai débuté dans l’univers du vin il y a 14 ans, lorsque j’étais en école de commerce, à travers mon stage de première année d’étude. Je ne connaissais pas du tout le vin avant cela, mais ce stage a été une véritable opportunité pour moi et surtout une révélation. J’ai donc suivi des études spécialisées dans ce domaine avant de travailler sur divers aspects du monde du vin, administratif, commercial, vente, conseil et tant d’autres, notamment en Grande-Bretagne. Je suis rentrée en France suite au Brexit. J’avais pu, à travers mes différentes expériences, étoffer mes connaissances ; je ne souhaitais pas me sentir étriqué dans un univers précis, La Grande Epicerie de Paris était donc idéale pour cela.


Comment le vin est-il devenu une passion ?


Lors de mes premières semaines en stage, j’ai connu un passionné, un vrai poète. Il parlait de vieilles âmes en bouteilles : je trouvais cela incroyable d’imaginer que derrière chaque vin se cachait une histoire, un vigneron et beaucoup de travail.


Qu'est-ce qui vous intéresse le plus dans l'univers du vin ?


L’aspect historique. Nous sommes aussi bien conseillers, que géographes ou historiens. Nous devons être très polyvalents pour comprendre l’histoire des vignobles, leurs évolutions et les enjeux. Les vignerons sont dans une optique de remise en question permanente, ils tentent d’apporter une plus-value à chaque nouveau millésime, en innovant ou justement en reprenant des techniques ancestrales mêlées aux actuelles. Donner les clés aux clients pour comprendre le vin qu’ils dégustent est passionnant.



Quelle est votre région viticole préférée ?


Elle ne se trouve pas en France, je suis un admirateur des vins italiens. L’Italie, tout comme la France, est orientée sur le respect du terroir, la conversion en agriculture biologique est centrale. Les vins nature sont très développés également : ils me passionnent. Certains vignerons ont une véritable charte, ils sont capables de prouver leur engagement, et ont une vraie intelligence de la vigne.



Quel est votre type de vin préféré ?


Les vins nature et biodynamiques. J’ai eu la chance de connaître Les Bourguignon, un couple incroyable, fervents défenseurs d’une agriculture durable, permettant de conserver au mieux les sols. Ils réalisent de nombreuses analyses et m’ont montré la différence de régénération entre les sols biodynamiques et les sols conventionnels.  



Citez-nous un vin incontournable à avoir dans sa Cave.


La productrice Christina Mediolaro me vient tout de suite à l’esprit : elle travaille en nature, à l’intérieur des terres, entre Vérone et Venise. Le vin blanc qui en résulte est assez sec et très minéral, issu d’un cépage local, le garganega. C’est une pépite méconnue, mais qui mérite de devenir un incontournable !



Citez-nous un vin d’exception que vous souhaiteriez avoir dans votre Cave.


Je n’ai jamais pu visiter le vignoble, mais les vins de Giuseppe Quintarelli semblent exceptionnels. Il est d’ailleurs surnommé le pape de Valpolicella ! Son Domaine s’appelle Dal Forno, c’est d’un niveau similaire à la Romanée-Conti. Ce sont de vieilles vignes, qui produisent des vins assez complexes, très amples. Les rendements sont très faibles car ils ont de véritables convictions qui les poussent à n’utiliser que les meilleurs raisins. 



Parlez-nous de votre plus beau souvenir lié aux vins ou aux champagnes.


En 2010, lorsque j’ai commencé mes études dans le vin, je me suis rendu à Bordeaux et c’était un hasard, mais le week-end suivant était celui des portes ouvertes de Sauternes. Accompagné d’un ami, je suis parti sur la route des vignes, et nous avons été extrêmement bien reçus à l’Office de Tourisme de Sauternes. Nous avons eu l’opportunité de goûter l’ensemble des millésimes de Sauternes de 1986 à aujourd’hui, sur des domaines comme Rayne Vigneau. 



Quel vin choisiriez-vous pour :


Un dîner entre amis :


J’aime étonner lorsque je reçois, donc je leur proposerais un vin d’Egon Müller, un producteur slovaque. C’est un vin blanc très bien construit, rond, gourmand, avec un côté floral. Il s’apparente à un Riesling assez fruité et floral, il s’accordera très bien à des plats légers, du porc ou du poisson par exemple.


Un apéritif :


Je dirais un vin de Cahors, car c’est une appellation en plein renouveau. Il y a une dizaine d’années, les Cahors avaient une image vieillissante, avec des enluminures sur les bouteilles et un jus plutôt rustre et âpre. Désormais, les vins sont aériens, souples, élégants : un véritable tournant ! 



Une grande occasion :


Nous sommes de retour en Italie, avec le Giorgio Primo, qui fait partie du mouvement appelé supers toscans. Ces vins ont été reconnus à l’international par de grands dégustateurs à l’époque de Robert Parker. Ils sont issus de longs vieillissements en fûts de chêne classiques. Le cépage principal, Sangiovese, est assez structuré et s’accorde très bien avec des viandes rouges, des gibiers ou des plats en sauce. C’est un vin très évolutif, il faut donc bien penser à l’ouvrir en amont, ou bien à le carafer.



Pourquoi choisir La Grande Epicerie de Paris pour constituer sa Cave ?


Nous travaillons en équipe et échangeons nos compétences, nos connaissances. Nous nous éduquons mutuellement et finalement, nous en ressortons très instruits sur de nombreux domaines, ce qui est assez rare. De plus, nous rencontrons toutes les semaines des professionnels, qui viennent nous présenter leurs vins : nous sommes formés en continu.