Rencontre avec Michel et Jean-Louis, nos producteurs de figues
Rencontre avec Michel et Jean-Louis, producteurs de figues à Solliès, dans le Var



Nés de parents maraîchers, Michel et Jean-Louis Capacci ont baigné toute leur enfance dans la culture de fruits et légumes frais et de qualité. En 1990, ils ont souhaité reprendre les terres familiales situées à Solliès pour y planter des figuiers, arbres emblématiques de la région et particulièrement adaptés à son climat. Chaque bouture a été minutieusement plantée à la main, aucun désherbant n’est employé, l’irrigation est maitrisée et contrôlée afin de ne pas engorgée les sols : ce ne sont ici que quelques exemples du travail d’orfèvre réalisé par cette famille de passionnés, avec qui nous sommes fiers de collaborer dans le cadre de la Sélection Engagée.  

 
 

Racontez-nous l’histoire de votre exploitation, depuis quand produisez-vous des figues ?


Michel : Nous sommes issus d’une famille de maraîchers. Notre père a cessé cette activité car ce n’était plus rentable. Les terres sont restées en friche pendant environ 15 ans. Nous cherchions bien sûr à réexploiter ces terres avec mon frère, mais sur une activité différente ; nous avons très rapidement pensé aux figues, emblématiques dans la région. Nous avons donc préparé les terres, puis planté les 475 arbres de l’exploitation à la main, à l’aide de boutures. 

 
 

Pourquoi avez-vous choisi de cultiver ce fruit ?


Jean-Louis : Nous sommes situés dans l’arrière-pays varois, en plein cœur de la Vallée du Gapeau, une rivière qui traverse notre département et irrigue nos terres. Ce terroir est particulièrement propice aux cultures des vignes, des pivoines et bien sûr des figues. La terre noire qui compose nos sols, majoritairement des limons anciens, est très riche en nutriments, nous n’avons pas besoin d’apporter beaucoup d’engrais pour que nos arbres se développent. Le Gapeau et ses affluents nous apportent des ressources en eau importantes. Ajoutez à cela un excellent taux d’ensoleillement et des températures élevées : toutes les conditions sont réunies pour produire des fruits d’une maturité optimale.


Et puis, soyons honnêtes, nous avons choisi ce fruit car il n’est récolté que trois mois dans l’année, pratique pour les vacances !

Quelles sont les différentes étapes de culture des figues ?


Michel : Commençons par la fin ! Tout débute mi-août, avec le début de la récolte. Pendant trois mois, notre travail consiste à cueillir les fruits à parfaite maturité, à la main.


Une fois la récolte achevée, nous attendons que les feuilles tombent, et début décembre, la période de taille commence. Elle dure environ un mois. Nous passons alors avec un broyeur pour transformer les branches en copeaux, que nous utilisons comme désherbant, avant de passer à l’étape de la fumure, qui consiste à apporter un fertilisant naturel, un amendement qui permet à nos terres et nos arbres de se reconstruire.


A partir du mois de janvier et jusqu’en juillet, nous attendons que les fruits mûrissent. Notre rôle est alors principalement de contrôler la santé de nos arbres, de les traiter par pulvérisation de sulfate pour éviter toutes les maladies apportées par les mouches ou les cochenilles.


Un arbre en bonne santé, qui donnera des fruits parfumés, c’est un arbre bien taillé et bien traité.

Comment qualifieriez-vous votre savoir-faire ? Quelles en sont ses spécificités ?


Jean-Louis : Chaque agriculteur a sa propre façon de tailler ses figuiers. Notre savoir-faire consiste à les tailler en nid d’oiseau : cela implique de tenir les arbres courts pour faciliter la récolte, mais aussi de garder la juste proportion de branches. Si nous en gardons trop, cela peut freiner la maturation de nos fruits. Si nous en coupons trop, nous risquons de trop exposer nos fruits, qui se cachent à l’ombre des feuilles, et ainsi d’obtenir une peau des fruits brûlée.


Michel : Notre savoir-faire réside avant tout dans l’observation et l’expérience. Nous avons développé au fil du temps des outils afin de faciliter le travail de nos cueilleurs, comme ces cannes, qui permettent d’attraper les branches les plus difficiles d’accès.


Nous avons également à cœur de prendre soin de notre terroir : nous n’utilisons pas de désherbant artificiel mais les copeaux de bois qui résultent de la taille de nos arbres. Ces copeaux servent également d’engrais naturel. Côté irrigation, nous utilisons un goutte-à-goutte, permettant de préserver nos ressources en eau : grâce à un tuyau installé à la lisière du sol, cette technique permet d’arroser à juste dose, et ainsi de ne pas épandre des quantités d’eau inutilement. Ce système nous fait économiser jusqu’à 80% d’eau.

 
 

Comment conseillez-vous de déguster les figues ?


Michel : pour tout vous dire, je n’ai jamais goûté une figue de ma vie, j’y suis allergique !


Jean-Louis : rien de tel qu’une figue fraîche cueillie sur l’arbre tôt le matin, avant le lever du soleil. La figue doit être bien mûre, mais doit tout de même se tenir, avoir une chair ferme et souple à la fois. Les figues sont aussi excellentes en tarte ou en confiture, grâce à leur bel équilibre entre notes acidulées et sucrées.

Vous vous inscrivez dans la démarche de la Sélection Engagée de La Grande Epicerie de Paris, que cela signifie-t-il pour vous ?


Jean-Louis : Nous travaillons toute l’année dans nos champs, et c’est toujours un plaisir de savoir que des clients apprécient nos fruits, et les attendent d’une année sur l’autre. C’est toujours une grande fierté de voir que notre travail paye et est mis en avant dans un grand magasin avec lequel nous partageons les mêmes valeurs.